Maât est le nom que les Anciens Égyptiens donnaient à la divinisation du concept de l’Ordre absolu. Elle symbolise la puissance régissant l’ensemble des normes comportementales visant à préserver le monde parfait, tel qu’il a été créé la première fois, et régénéré chaque jour par le dieu démiurge. Tout ce qui irait à l’encontre de ces lois serait une ouverture au désordre, au retour du chaos originel, à la fin du monde créé.
Le respect de Maât étant dû à l’égard de tous les domaines d’existence, elle affecte les comportements de tous, que ce soit dans leurs relations entre eux, avec l’autorité ou avec les dieux. C’est d’ailleurs au regard de l’ensemble de ces comportements que le dieu du jugement dernier, Osiris, autorise le défunt à revivre dans l’au-delà. Au delà d’un code de comportement social, elle devient donc aussi le code de moralité.
Maât peut alors être considérée comme le premier des concepts ayant été élaboré pour constituer les ressorts d’une civilisation. Il n’est donc pas étonnant qu’elle suscite des interrogations au-delà de l’Égypte Ancienne. D’ailleurs, au lendemain du nazisme, période ayant plongé notre monde dans la crise morale la plus grave, les philosophes réfléchissent aux atours de la Maât égyptienne, y recherchant les tenants fondamentaux définissant une civilisation.
Néanmoins, analyser Maât en dehors de son contexte de création et d’épanouissement pharaonique ne serait pas productif, car nous serions tentés de lui faire dire plus qu’elle ne dit pas et nous risquerions de passer à côté de messages plus complexes. Nous avons donc décidé de travailler ensemble, en interaction, pour que l’égyptologie, l’ethnologie, la sociologie et la philosophie rebondissent ensemble autour d’un sujet aussi imminent.
Si vous étiez intéressés à participer aux débats, aux interrogations et aux réflexions, et donc à rejoindre « un séminaire Maât », n’hésitez pas à me contacter.