Après les Ramsès – et surtout l’obscur 11e (!), nous avons tendance à détourner le regard par compassion pour l’effondrement d’une civilisation qui a été si brillante. Et pourtant, la période qui suit la disparition du Nouvel Empire demeure intense et éclatante. Qui sait, par exemple, que le trésor mis au jour par Pierre Montet à Tanis dans les chambres funéraires des rois tanites (Psousenes et autre Sheshonq de la Dynastie 21) était tout aussi important et luxueux que celui découvert par H. Carter dans la tombe de Toutankhamon. Il fut seulement étouffé devant l’importance d’un autre événement, la deuxième guerre mondiale.
Il est vrai en revanche que cette période est extrêmement complexe et difficile à reconstituer pour les spécialistes de la question, leurs recherches renouvelant sans cesse l’histoire de cette période.
Puisqu’il est, à l’heure actuelle, impossible d’établir définitivement l’histoire détaillée de cette période, il s’agit plus exactement d’en comprendre les grands mouvements, apparition des Libyens sur la scène politique, revanche des pharaons noirs, immixtion des Grecs et des Perses sur la scène égyptienne …
Alexandre le Grand laminera l’époque révolue de l’Égypte pharaonique au sens primitif du terme et la propulsera dans l’ère hellénistique. Pour autant, si l’Égypte doit se faire « fraîche et pimpante » pour aborder le nouveau monde, il n’en demeure pas moins qu’elle reste un empire grec très spécifique et le dernier à tenir devant l’intégration de l’empire romain. Il faut dire que Cléopâtre y avait mis du sien !
