Aux origines du peuplement de l’Égypte Ancienne, le Delta subit des influences orientales venues des populations de la côte syro-palestinienne tandis que la Vallée est pétrie de traditions plus africaines remontant le cours du fleuve. Ces deux cultures sont très différentes, au nord une sorte d’égalité sociale se ressent longtemps dans le manque de distinction des inhumations. Au sud en revanche, une hiérarchisation sociale se perçoit rapidement avec l’existence de nécropoles aux tombes monumentales séparées de cimetières communs.
Dans un premier temps, ces populations utilisent le Nil comme vecteur d’échange de produits orientaux et africains, générant ici et là des urbanités remarquables (Berimda Beni Salama au nord ouest, Badari dans la vallée, Gebel Ramlah en Nubie, …).
Progressivement, ces échanges s’intensifient, et les influences se font sentir : au nord, (notamment sur le site de Tell el-Farkha, récemment fouillé par l’équipe de K. Cialowicz), on adopte les usages du sud, les tombes se distinguent socialement, on assiste à une unification culturelle du pays.